Panneaux photovoltaïque ou thermique : quelles différences et usages ?

Sommaire
L’essentiel à retenir
- Les panneaux photovoltaïques et panneaux solaires thermiques utilisent tous deux l’énergie solaire, mais pour des usages différents.
- Le photovoltaïque produit de l’électricité tandis que le thermique chauffe l’eau ou l’air.
- Le choix dépend des besoins : autoconsommation électrique, chauffage de l’eau sanitaire ou chauffage de l’habitat.
- Coûts, installation, entretien et aide financière se distinguent selon la technologie.
- Intégrer ces solutions permet de réduire sa facture énergétique, tout en valorisant son logement.
- Un projet solaire bien préparé se base sur l’analyse précise des besoins, du climat régional et du type d’installation le plus adapté.
Comprendre les bases de l’énergie solaire domestique
L’énergie solaire trouve de plus en plus sa place dans les foyers français, portée par la volonté de modérer les dépenses d’énergie et de réduire l’impact environnemental. Parmi les technologies disponibles, les panneaux photovoltaïques et les panneaux solaires thermiques suscitent souvent des interrogations. Pourtant, chaque solution répond à des besoins spécifiques. Pour choisir sereinement, il est indispensable de bien discerner leurs principes, leurs avantages et leurs usages.
Qu’est-ce qu’un panneau photovoltaïque ?
Le panneau photovoltaïque capte la lumière du soleil pour la transformer en électricité. Son principe repose sur l’effet photovoltaïque mis en évidence au XIXᵉ siècle, aujourd’hui utilisé via des cellules en silicium qui convertissent la lumière en courant continu. Ce courant peut ensuite être utilisé directement dans le logement, stocké dans des batteries, ou injecté sur le réseau.
Cette technologie s’adapte aussi bien à la production d’une partie de l’électricité domestique (autoconsommation) qu’à la vente totale d’énergie, voire à une hybridation avec d’autres sources d’énergie comme l’éolien domestique.
À quoi sert un panneau solaire thermique ?
La vocation première d’un panneau solaire thermique est différente : il sert à chauffer un fluide, généralement de l’eau ou de l’air, à l’aide de la chaleur captée sur la surface du panneau. Cette eau chaude alimente le chauffage central, le chauffe-eau ou certaines piscines.
Les technologies thermiques exploitent la chaleur du soleil, et non sa lumière pour produire de l’électricité. Elles permettent ainsi de prendre en charge une part importante des besoins en eau chaude sanitaire (ECS) d’un foyer, voire d’assurer le chauffage d’appoint à l’intérieur de l’habitation en association avec un système de diffusion (plancher chauffant, radiateurs).
Les points clés pour distinguer photovoltaïque et thermique
Bien que leur apparence puisse prêter à confusion, ces deux types de panneaux diffèrent significativement dans leur conception et leurs finalités. Voici les principaux points de différenciation.
Fonctionnement : l’énergie solaire, deux utilisations majeures
Panneaux photovoltaïques : conversion de la lumière en électricité
Constitués de modules de cellules semi-conductrices, les panneaux photovoltaïques sont capables d’exploiter l’énergie portée par la lumière. Ce principe permet à ces installations de fonctionner même par temps couvert, bien que leur rendement maximal ne soit atteint qu’en plein ensoleillement.
En produisant une électricité décentralisée, ils rendent les particuliers acteurs de la transition énergétique. Selon la taille et l’orientation, il est possible de couvrir jusqu’à la totalité des besoins électriques d’un foyer, notamment pour l’éclairage, les équipements, voire la recharge de véhicules électriques.
Panneaux solaires thermiques : chaleur captée pour chauffer un fluide
De leur côté, les panneaux solaires thermiques sont conçus pour maximiser l’absorption de la chaleur. Ils contiennent des tubes ou des capteurs où circule un fluide caloporteur. Sous l’effet du rayonnement solaire, ce fluide chauffe puis transmet ses calories à un ballon de stockage, directement ou via un échangeur.
Deux grands types de technologies existent :
- Les capteurs plans vitrés, qui couvrent les besoins classiques en ECS.
- Les capteurs à tubes sous vide, particulièrement adaptés aux régions moins ensoleillées ou à la production d’eau chaude à plus haute température.
Usages et applications au quotidien
Production d’électricité domestique avec le photovoltaïque
Les panneaux photovoltaïques trouvent leur utilité partout où la demande en électricité est significative. Ils sont particulièrement pertinents pour :
- L’autoconsommation, consistant à utiliser sa propre électricité plutôt que celle du réseau.
- L’alimentation d’équipements électriques autonomes (pompes, éclairages, équipements de jardin).
- L’intégration au bâti neuf ou lors d’une rénovation énergétique globale, dans une optique de production partielle ou totale d’électricité renouvelable.
Le développement de la mobilité électrique ajoute également un attrait supplémentaire à l’électricité produite localement, pouvant servir à recharger un véhicule.
Couverture des besoins en eau chaude et chauffage grâce au thermique
Les installations solaires thermiques, bien adaptées aux milieux résidentiels, se déploient pour :
- Chauffer l’eau sanitaire (douches, lavabos, cuisine), représentant parfois jusqu’à 70 % des besoins annuels pour un logement optimisé.
- Assister un système de chauffage central (Système Solaire Combiné), dans une proportion généralement comprise entre 30 et 50 %, selon la taille de la surface captrice et le climat.
- Maintenir une température agréable dans une piscine privée, pour prolonger la saison de baignade.
Ces systèmes sont particulièrement efficaces dans les régions bénéficiant d’un bon ensoleillement, mais ils restent pertinents sur la quasi-totalité du territoire grâce aux progrès des matériaux et de l’isolation hydraulique.
Comparaison détaillée des avantages et limites
Rendements et performance
Photovoltaïque : rendement croissant, adaptabilité intéressante
Le rendement d’un panneau photovoltaïque dépend principalement de la technologie utilisée (monocristallin, polycristallin, couches minces) et de l’installation (orientation, inclinaison, ombrages). Aujourd’hui, les modules les plus performants dépassent 20 % de rendement en conditions idéales. Ce chiffre est susceptible de progresser grâce à l’évolution rapide du secteur.
La production reste possible par temps nuageux, la lumière diffuse étant exploitée, mais la puissance chute nettement lors de faible ensoleillement ou de mauvais positionnement. Les innovations récentes tendent toutefois à améliorer la tolérance aux conditions non optimales.
Solaire thermique : efficacité impressionnante pour le chauffage
Le rendement des panneaux thermiques est supérieur à celui des photovoltaïques en matière de conversion directe de l’énergie solaire. Selon la technologie, on considère qu’un capteur plan vitré affiche un rendement global entre 40 et 70 %. Les tubes sous vide atteignent facilement 75 ou 80 % lors des périodes de fort ensoleillement. Cela signifie qu’une grande part de l’énergie reçue est effectivement utilisée pour chauffer le fluide.
L’efficacité de ces systèmes diminue cependant en hiver ou par mauvais temps ; un appareil d’appoint est donc fréquemment nécessaire pour garantir un confort constant.
Investissement, installation et entretien
Photovoltaïque : coût variable selon la puissance installée
L’investissement dans le photovoltaïque se chiffre en général entre 1 500 et 2 800 € par kilowatt-crête, installation comprise, selon la marque des modules, la complexité de l’installation et la région. Une installation de 3 kWc, adaptée à un foyer moyen, coûte ainsi entre 4 500 et 8 000 € hors aides.
L’entretien se limite à un simple nettoyage de la surface captrice, la technologie ne comportant pas de pièces mécaniques sujettes à l’usure. La durabilité est l’un de ses points forts : la plupart des fabricants garantissent la performance des modules pendant 20 à 25 ans.
Thermique : coût initial attractif, entretien plus poussé
L’installation d’un chauffage solaire thermique ou d’un chauffe-eau solaire individuel demande un budget initial variant entre 4 000 et 7 000 € pour un système standard adapté à un foyer de 4 personnes. Le prix grimpe pour des systèmes combinés (chauffage + eau chaude) ou une intégration à des solutions domotiques avancées.
L’entretien, plus exigeant que pour le photovoltaïque, implique la vérification annuelle du fluide caloporteur, le contrôle de la pression, du circulateur et le nettoyage du circuit hydraulique. Un entretien régulier prolonge la durée de vie, généralement estimée à 15–20 ans pour les composants principaux.
Coûts d’exploitation et économies réalisées
Quels gains permet le photovoltaïque ?
Les économies générées dépendent du taux d’autoproduction : un foyer bien équipé peut réduire sa facture électrique de 40 à 60 %, voire plus s’il consomme l’intégralité de sa production sur place et adapte ses usages (ex : fonctionnement des appareils en journée). L’excédent non consommé peut être revendu, créant ainsi une source de revenus complémentaires sur la durée.
Quelles économies avec un système thermique ?
Le solaire thermique couvre habituellement 50 à 70 % des besoins annuels en eau chaude, ce qui représente une diminution significative de la facture de gaz ou d’électricité, surtout dans les maisons familiales avec une utilisation régulière. En zone très ensoleillée, un part plus élevée est envisageable.
Chaque solution exige de dimensionner précisément l’installation pour optimiser le rapport coût/rendement et tirer le meilleur parti des aides disponibles.
Critères pratiques pour bien choisir son type de panneaux solaires
Analyse des besoins énergétiques
La première étape pour choisir entre photovoltaïque et thermique consiste à dresser un bilan de ses consommations actuelles : volume d’eau chaude nécessaire par jour, profil de consommation électrique, présence d’un chauffage central ou de besoins spécifiques (piscine, extension, etc.).
Un logement tout-électrique privilégiera souvent le photovoltaïque, là où une chaudière centralisée et des besoins en eau chaude importants orienteront plutôt vers le solaire thermique.
Prise en compte du climat et de l’emplacement
Le rendement dépend fortement de l’ensoleillement local. Un capteur thermique donnera de très bons résultats dans le Sud, tandis qu’un système photovoltaïque sera également performant dans le Nord si l’orientation et l’inclinaison sont optimisées.
L’espace disponible sur le toit, l’absence d’ombre portée (arbres, cheminées), la pente et la solidité de la charpente comptent également dans le choix de la technologie et du type d’intégration.
Compatibilité avec l’existant et évolutivité
L’installation doit s’intégrer harmonieusement avec les équipements en place. Pour un logement chauffé à l’électricité, l’ajout de panneaux photovoltaïques sera pertinent. Un bâti déjà équipé d’une chaudière ou d’un ballon d’eau chaude permet plus facilement la mise en place d’un système solaire thermique.
Enfin, il est possible de combiner les deux technologies via des panneaux hybrides, exploitant simultanément la lumière et la chaleur du soleil. Cela offre une flexibilité accrue, notamment pour les bâtis récents ou dans le cadre de rénovations ambitieuses.
Réglementation et démarches administratives
La pose de panneaux, quelle que soit la technologie, suppose des démarches administratives :
- Déclaration préalable de travaux en mairie pour une intégration en toiture.
- Respect des normes électriques (consuel) pour le photovoltaïque raccordé au réseau.
- Certificat d’éligibilité pour accéder à certaines subventions.
Recourir à un installateur certifié (QualiPV pour le photovoltaïque, QualiSol pour le thermique) sécurise le projet et conditionne l’obtention des aides publiques.
Les enjeux environnementaux des installations solaires
Utiliser l’énergie solaire s’inscrit dans une démarche de sobriété énergétique et de réduction des émissions de CO2. Cependant, il est utile d’en mesurer les impacts complets pour effectuer un choix éclairé.
Empreinte carbone et cycle de vie
La fabrication des panneaux solaires (qu’ils soient photovoltaïques ou thermiques) nécessite de l’énergie, en particulier l’extraction et la transformation des matières premières (silicium, aluminium, verre). Leur « coût carbone » initial est généralement amorti après 2 à 3 ans d’utilisation.
Sur l’ensemble de la durée de vie (20 à 30 ans), leur impact reste très favorable, chaque kilowatt-heure produit localement évitant des émissions liées à la production d’énergie fossile.
Les initiatives de recyclage progressent, avec des filières structurées pour revaloriser les anciens modules et matériaux.
Contribution à la transition énergétique
En équipant leur toit, les particuliers participent activement à la décentralisation de la production d’énergie. Cela réduit la pression sur le réseau national lors des pics de consommation et favorise la résilience énergétique des territoires.
Les panneaux solaires thermiques, souvent localisés en circuit fermé et en autarcie, s’avèrent particulièrement efficients du point de vue du rendement environnemental. Le photovoltaïque constitue, quant à lui, un levier d’innovation majeur : couplé au stockage, il prépare la mutation vers des bâtiments à énergie positive.
Impacts sur la valorisation immobilière
L’ajout d’une installation solaire, qu’elle soit photovoltaïque ou thermique, apporte une plus-value au bien immobilier. Les acheteurs sont de plus en plus attentifs aux performances énergétiques et à la perspective d’une facture allégée sur la durée.
Diagnostique de performance énergétique (DPE) et atouts à la revente
Une maison équipée d’un système solaire affiche un meilleur DPE, ce qui se traduit par une attractivité accrue en cas de mise en vente. Cette valorisation peut représenter 5 à 10 % du prix de vente dans certaines régions. La perspective de bénéficier en direct des économies réalisées est un argument apprécié, notamment pour les familles ou les jeunes acquéreurs.
Des critères comme la qualité de l’intégration architecturale, la présence d’un suivi de maintenance, ou le niveau de modernité de l’installation, influent positivement lors d’une expertise ou d’une négociation.
Les solutions hybrides : combiner chaleur et électricité
Depuis quelques années, l’offre s’est enrichie de panneaux solaires hybrides. Ces derniers associent une face photovoltaïque, pour la production d’électricité, à une face thermique, pour capter la chaleur. L’eau ou l’air circule à l’arrière du module, permettant d’augmenter le rendement global tout en préservant l’esthétique du toit.
Cette double fonctionnalité séduit notamment sur les toits à surface limitée ou dans les installations où chaque mètre carré doit être optimisé. L’investissement initial est plus élevé, mais la polyvalence et l’efficacité sur l’année compensent souvent ce surcoût.
Aides financières et dispositifs d’accompagnement
Les subventions pour le photovoltaïque
Plusieurs dispositifs facilitent l’accès au photovoltaïque :
- Obligation d’achat de l’électricité par EDF ou autre fournisseur sur 20 ans, à un tarif fixé par arrêté.
- Prime à l’autoconsommation, dont le montant dépend de la puissance installée.
- TVA réduite à 10 % pour les installations sur des logements de plus de 2 ans.
- Éco-prêt à taux zéro, sous conditions.
Soutiens pour le solaire thermique
Le solaire thermique bénéficie aussi de soutiens :
- MaPrimeRénov’, sous réserves d’éligibilité et de recours à un installateur qualifié.
- TVA à taux réduit.
- Certaines collectivités proposent des aides complémentaires.
L’obtention de ces soutiens repose sur la qualité de l’étude préalable, le respect des normes et le choix d’un professionnel qualifié. Un bilan personnalisé reste recommandé pour ajuster le projet en fonction du contexte et maximiser le retour sur investissement.
Questions fréquentes
Peut-on installer à la fois des panneaux photovoltaïques et thermiques sur le même toit ?
Oui, il est possible d’installer les deux types de panneaux sur une même toiture, à condition de disposer d’une surface suffisante et d’optimiser l’orientation. Certaines solutions hybrides existent également, maximisant la production électrique et la récupération de chaleur sur un seul module.
Est-ce rentable d’investir dans un système solaire dans le Nord de la France ?
Même dans les régions moins ensoleillées, l’investissement peut être intéressant, surtout en combinant une bonne isolation et une installation correctement dimensionnée. Les systèmes photovoltaïques, optimisés pour la lumière diffuse, affichent de bonnes performances si la toiture n’est pas ombragée.
Quel entretien prévoir pour sécuriser une installation solaire thermique ?
L’entretien annuel est recommandé pour vérifier la pression, le niveau et la qualité du fluide caloporteur, le bon fonctionnement du circulateur ainsi que l’absence de fuite. Un nettoyage occasionnel de la surface du capteur garantit son efficacité, tout comme le contrôle régulier de l’isolation des tuyauteries.

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